S’adressant le 25 février 2019 aux médias à Genève après un discours devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, le président tunisien a évoqué la situation chez le voisin algérien. “L’Algérie, c’est un peuple qui a beaucoup lutté pour gagner son indépendance après 130 ans de colonisation et maintenant un peuple libre. Evidemment, il est libre de s’exprimer comme il l’entend sur sa gouvernance”, a déclaré Béji Caïd Essebsi. En clair, la Tunisie entend se mêler d’autre chose.Dans le même temps, les autorités ont interdit le 1er mars 2019 deux manifestations de soutien au mouvement organisées dans la capitale par des ressortissants algériens, signale le site webdo.tn. La première devait voir lieu devant l’ambassade d’Algérie, la seconde devant le théâtre municipal. Motif invoqué par le ministère de l’Intérieur : “L’absence d’une autorisation préalable.”SympathieLes relations avec Alger sont cependant d’une importance capitale pour Tunis, ne serait-ce que parce que les deux Etats ont en commun plus de 1000 km de frontière. “Pendant la décennie noire (en Algérie dans les années 1990, NDLR), les armées des deux pays veillaient à ce que le terrorisme du GIA & Co n’ouvre pas un nouveau front sur le sol tunisien”, rapporte Le Point.

Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, lors de sa visite au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Tunis le 25 février 2019. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Les Tunisiens s’inquiètent par ailleurs du prix économique de la crise chez leurs voisins : “Pour une partie des entreprises tunisiennes, le commerce entre les deux pays est crucial”, note Le Point. Pendant la saison estivale, les Algériens sont nombreux à passer leurs vacances en Tunisie : au cours des six premiers mois de 2018, 905 000 d’entre eux avaient ainsi passé la frontière. Lors des années précédentes, ce phénomène a permis de compenser en partie la diminution du nombre de visiteurs européens dans un secteur essentiel pour l’économie de ce que d’aucuns appellent la “seule avancée démocratique réelle dans le monde arabe”.En 2017, Alger figurait comme le 5e plus gros importateur de produits tunisiens après les pays de l’UE. Et 700 entreprises tunisiennes étaient alors implantées chez le voisin occidental. Dans ce contexte, une déstabilisation en Algérie pourrait avoir des conséquences incalculables pour la Tunisie, plongée dans une situation économique très difficile : le taux d’inflation s’y élève à plus de 7% et celui du chômage à 15,5%, aux dires de l’Institut national de la statistique. Une situation qui a emmené la petite nation africaine “au bord de la crise de nerfs sociale”, selon Le Monde.Click Here: Maori All Blacks Store

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