Les résultats d’une étude européenne récente révèlent que l’obésité maternelle aurait un impact négatif sur la mère mais aussi sur le développement du fœtus et de l’enfant à long terme. Un constat qui amène les chercheurs à plaider pour la mise en place de mesures de prévention ciblées pour éviter que les femmes ne prennent trop de poids pendant leur grossesse.

Le risque de développer des maladies cardiovasculaires et neurovasculaires, voire un diabète de type 2 à l’âge adulte, serait supérieur chez les personnes nées de mères ayant conservé un surpoids à la fin de la grossesse.

Financée par la Commission européenne, l’étude baptisée Developmental ORIgins of healthy and unhealthy AgeiNg (Dorian) avait pour objectif d’examiner l’impact de l’

obésité maternelle sur la mère et l’enfant. Menée pendant trois ans, elle a porté sur 13 000 personnes suivies depuis leur naissance (dans les années 1930-1940) jusqu’à leur âge actuel de 60-70 ans. Les auteurs du programme, issus de plusieurs pays européens, en dévoilent aujourd’hui ses résultats, trois ans après son lancement.Surveiller la prise de poids avant, pendant et après la grossesse
L’importante collecte de données a permis de lister les effets néfastes sur l’enfant d’un surpoids ou d’une obésité pendant la

grossesse. Il apparaît notamment que le risque de développer des

maladies cardiovasculaires et neuro-vasculaires, voire un

diabète de type 2 à l’âge adulte, est supérieur chez les personnes nées de mères ayant conservé un surpoids à la fin de la grossesse. “La période de la grossesse, même la toute dernière période, est fondamentale“, prévient le Dr Patricia Iozzo de l’Institut de physiologie clinique, Conseil national de recherche (CNR), Pise, Italie.
Mais la toute fin de grossesse n’est pas le seul moment pendant lequel les femmes doivent surveiller leur poids. Ainsi, l’étude indique que le profil métabolique, le poids corporel et le développement cardiaque chez les enfants sont influencés par un

surpoids avant la grossesse, combiné à une

prise de poids pendant la grossesse. La prise de poids entre les grossesses successives affecte également ces données.Instituer des lignes directrices concernant l’alimentation pendant la grossesseUne équipe de chercheurs britanniques s’est aperçue que les femmes qui souffraient d’obésité avaient un

régime plus riche en graisses saturées et plus pauvre en micronutriments (

vitamines, minéraux) pendant leur grossesse que les femmes minces. Résultat, celles qui avaient une alimentation riche en graisses avaient un placenta qui protégeait moins bien leur fœtus contre les variations du

taux de cortisol. Or, une plus grande sensibilité à cette hormone du 

stress provoque un ralentissement de la croissance du fœtus (

RCIU) et un risque que l’enfant souffre de troubles de l’humeur à l’âge adulte.Suite à ces résultats, les auteurs de l’étude recommandent donc aux “dirigeants politiques d’instituer des lignes directrices concernant l’

alimentation pendant la grossesse, ainsi que le soutien psychologique des femmes enceintes“.L’obésité maternelle pendant la grossesse aurait un impact sur l’ADN de l’enfant
Selon l’étude, le surpoids et l’obésité pendant la grossesse auraient également un impact sur l’

ADN de l’enfant pendant son développement. Une équipe de chercheurs espagnols révèle qu’il existe des différences entre les enfants nés de mères obèses et les enfants nés de mères minces. Ces différences ont avoir avec les “télomères“, des sortes de capuchons situés au bout de nos chromosomes. Les télomères longs “protègent notre ADN afin qu’il soit plus en mesure de fonctionner et de se réparer“. Les télomères courts “sont évocateurs de maladie et d’une durée de vie raccourcie“.
Or, l’équipe de Dorian a constaté que le surpoids et l’obésité maternelles, associés à une prise de poids pendant la grossesse, pouvaient provoquer un raccourcissement de la taille des télomères chez les enfants nés de mères obèses. Le Dr Iozzo précise tout de même “qu’une femme enceinte née avec des télomères courts et un

IMC élevé peut inverser la tendance et engendrer une descendance saine“ en évitant de prendre du poids et en ayant une

activité physique, ce qui peut “rallonger les télomères“.L’obésité touche actuellement un adulte sur six dans l’Union  Européenne* et 10 % de la population française.Annabelle IglesiasSource : Programme de recherche sur le rôle de l’obésité maternelle, The Developmental Origins of healthy and unhealthy Ageing (

DORIAN), consortium financé par le 7eme programme-cadre de la Commission européenne (PC7), janvier 2012 –janvier 2015.* Cette information provient d’une déclaration conjointe par Vytenis Andriukaitis, Commissaire Européen chargé de la santé et de la sécurité alimentaire, et Angel Gurría, Secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économique:

http://europa.eu/rapid/press-release_STATEMENT -14-2287_en.htmClick Here: camiseta rosario central

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