Quatorze ans après le premier volet de l’étude épidémiologique sur les petits âges gestationnels (Epipage), les chercheurs de l’Inserm lancent le second, dont la vocation est notamment d’évaluer les effets de l’organisation des soins et des pratiques médicales sur la santé et le développement des enfants prématurés, qui ont connu des progrès notables depuis 1997.

Chaque année en France,

plus de 10 000 enfants naissent entre 22 et 32 semaines après le début de la grossesse, soit 1 à 2 mois avant le terme. En 1997, l’étude

Epipage 1 avait porté sur près de 2 400 enfants de 9 régions de France, comparés à 666 enfants nés à terme ; 5 ans après, les résultats avaient montré qu’en dépit des progrès, la mortalité et la morbidité néonatales restaient élevées et que les handicaps étaient fréquents. Plus particulièrement, 40 % des grands prématurés (nés avant la fin du 7ème mois) présentaient un retard intellectuel ou un trouble moteur ou sensoriel, soit 4 fois plus que chez les enfants nés à terme. Depuis 1997, la situation a changé, souligne l’Inserm dans un communiqué. Les

enfants prématurés bénéficient d’une prise en charge médicale particulière et de plus en plus spécifique, qu’il convient d’évaluer. L’institut a donc décidé de prolonger l’étude Epipage, auprès d’une population plus importante d’enfants grands prématurés ou prématurés modérés (nés avant la fin du 8ème mois de grossesse) et sur une période plus longue : 4 000 enfants nés avant terme seront suivis jusqu’à l’âge de 11-12 ans et comparés à un groupe témoin de 1 000 enfants nés à terme, issus de la

cohorte Elfe. Ce second volet a débuté le 28 mars 2011 dans 7 régions (Alsace, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Limousin, Bourgogne et Guyane), puis se poursuivra le 2 mai dans 19 autres. Les chercheurs des unités Inserm 953 et 1027, tout comme les équipes médicales et de recherche des 26 régions françaises, recueilleront des informations sur la grossesse, l’accouchement et la prise en charge immédiate de l’enfant en néonatalogie et procèderont à des prélèvements biologiques sur les nouveau-nés. Un bilan complet des complications éventuellement survenues au cours de l’hospitalisation des bébés en service de néonatalogie leur sera par ailleurs fourni, tandis que les parents seront sollicités à travers un auto-questionnaire et un entretien. Cinq étapes de suivi des enfants sont prévues, aux âges de 1, 2, 5, 8 et 11-12 ans.
Au-delà des aspects organisationnels et médicaux de la prise en charge des prématurés, dont on peut penser effectivement qu’ils se sont améliorés depuis la dernière enquête, les chercheurs veulent mieux connaître le devenir de ces enfants et de leurs familles, mieux connaître leur parcours, notamment au moment de la naissance et de l’hospitalisation en soins intensifs, évaluer les besoins de prise en charge spécifique et enfin améliorer les connaissances sur les causes et les conséquences de la prématurité.
Pour ce dernier point, les chercheurs étudieront la valeur pronostique des anomalies cérébrales sur le développement neurologique et les troubles des fonctions cognitives, analyseront l’impact des apports nutritionnels et tenteront d’identifier des marqueurs biologiques des complications en relation avec la prématurité. Amélie PelletierSourcesLancement d’Epipage 2 : Mieux connaître et prendre en charge la grande prématurité – Communiqué de presse de l’Inserm, 29 mars 2011.Click Here: West Coast Eagles Guernsey

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