Invité BFMTV ce mardi 13 avril, le professeur Gilles Pialoux s’en prend à Emmanuel Macron au sujet de sa gestion de la crise sanitaire provoquée par le coronavirus, faisant notamment référence au nombre de morts, emportés par la maladie.
Après le Royaume-Uni, c’est au tour de la France de franchir le cap difficile des 100 000 morts du coronavirus. Pour l’heure, 99 135 personnes y ont succombé dans l’Hexagone. Un scandale pour le professeur Gilles Pialoux qui jette la pierre à Emmanuel Macron ce mardi 13 avril. “Je ne peux pas m’habituer à ces 100 000 morts”, lance-t-il à Jean-Jacques Bourdin sur l’antenne de BFMTV. “Il y a un choix politique qui est d’accepter que l’on ait, chaque jour, un Boeing qui s’écrase.” Soit entre “300, 340 décès” d’après le chercheur-clinicien qui dénonce, ainsi, “une acceptation tacite.” Mais outre un freinage qu’il juge lent du Covid-19, il déplore aussi la stratégie de vaccination, qui se met peu à peu à la page après un long retard. Le chef de l’État compte principalement sur celle-ci pour contrer la maladie virale.
“Le vaccin n’est pas la solution, le vaccin est une partie de la solution”, avance le professeur Gilles Pialoux. Et de préciser que l’efficacité du vaccin contre le coronavirus ne peut être garantie, dans la mesure où les variants représentent encore une menace. L’intéressé, qui a déjà reçu sa dose du vaccin Pfizer, tend à le prouver, souhaitant faire passer le message à Emmanuel Macron, en gardant son masque de protection. Et ce, bien qu’il respecte la distanciation sociale face au célèbre intervieweur. “Je mets ce masque parce qu’il y a une incertitude encore sur l’efficacité des vaccins par rapport aux variants, sur le fait qu’on diminue complètement la transmission.” À bon entendeur.
Un avis qu’il prendra en compte ?
Reste à savoir si Emmanuel Macron prendra note de son avis d’expert, lui qui s’agace fréquemment face aux constats des scientifiques. “Il paraît qu’on agace mais ce n’est pas le but”, répondait d’ailleurs le professeur Gilles Pialoux, toujours sur l’antenne de BFMTV au mois de février 2021. “On agace car on fait remonter des réalités et qu’on voit à long-terme.” Des tensions dont le professeur Jean-François Delfraissy a d’ailleurs pris connaissance lorsque, autrefois proche du locataire de l’Élysée, il a été désavoué en comprenant que Emmanuel Macron s’opposait de plus en plus farouchement au confinement. Il a pourtant été obligé d’y avoir de nouveau recours face à la saturation des services hospitaliers.
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