Le dépistage par scanner du cancer du poumon est recommandé Outre-Atlantique mais jugé non pertinent en France par la Haute Autorité de Santé. Mais une nouvelle étude européenne confirme l’intérêt d’un tel programme avec une réduction de la mortalité de 26%. De quoi changer faire changer d’avis les autorités sanitaires françaises?
Recommandé aux Etats-Unis, jugé non pertinent en FranceLe dépistage du cancer du poumon des gros fumeurs est recommandé aux Etats-Unis. Une très large étude conduite Outre-Atlantique baptisée National Lung Screening Trial (NLST) a estimé qu’un tel programme permet de réduire de 20 % la mortalité lié à cette maladie.En France, un tel dépistage a été jugé inutile en 2016 par la Haute Autorité de Santé à cause d’un possible nombre trop importants de faux positifs (des anomalies non cancéreuses pourraient être opérées inutilement) et de résultats américains non transposables au contexte français. Néanmoins, le débat est vif entre les partisans et les détracteurs d’un tel dépistage. Et une nouvelle vaste étude européenne pourrait apporter un point final à la controverse.Une vaste étude européenne conclut à une réduction du risque de décès de 26%Une large étude conduite en Belgique et aux Pays-Bas sur 15 792 patients présentant un risque élevé de cancer du poumon (essentiellement des gros fumeurs de 50 à 55 ans). C’est avec l’étude NLST, la plus vaste étude sur le sujet et cette fois, elle est conduite en Europe, donc transposable au contexte français.Les participants ont été répartis aléatoirement dans deux groupes : le premier a bénéficié d’un dépistage, l’autre non. Le dépistage consistait à réaliser à intervalles réguliers des scanners thoraciques (cet examen permet de radiographier le thorax du patient sous plusieurs angles pour reconstituer une image détaillée). L’enjeu est de détecter le cancer du poumon à un stade où il peut être traité plus facilement (par la chirurgie notamment). Le suivi de cette étude a été de 10 ans pour juger de l’impact d’une telle procédure en termes de survie des patients. Résultats : le dépistage a réduit de 26 % les décès dus au cancer du poumon chez les hommes. Le recours à la chirurgie a été possible chez 67,7 % des patients dépistés atteints de cancer contre seulement 24,5 % du groupe non dépistés, ce qui témoigne d’une détection plus tardive de la maladie.Fin du débat ?”Ces résultats montrent que le dépistage par tomodensitométrie constitue un moyen efficace d’évaluer les nodules pulmonaires chez les personnes à risque élevé de cancer du poumon, ce qui conduit souvent à la détection de nodules suspects et à une intervention chirurgicale ultérieure avec peu de faux positifs, et peut augmenter les chances de guérison de cette maladie dévastatrice. Il s’agit du deuxième plus grand essai au monde, avec des résultats encore plus favorables que ceux du premier, le NLST“, a déclaré le Dr De Koning, principal auteur de l’étude. Selon lui, ces résultats devraient encore une fois souligner la pertinence d’un tel dépistage.Pour l’European Respiratory Society (ERS), cette étude marque un tournant et encourage les pays européens à instaurer sans tarder des programmes de dépistage du cancer du poumon pour les personnes à haut risque. Elle invite également l’Union européenne à élaborer des directives visant à aider ses États membres à mettre ces programmes en place.Ces résultats suffiront-ils à conduire la Haute Autorité de Santé à revoir son avis ? C’est peu probable dans l’immédiat d’autant plus que des expérimentations annoncées dans le plan cancer 2014-2019 doivent être en cours.Click Here: COLLINGWOOD MAGPIES 2019