Objets connectés, sécurité des données, solutions santé ou télémédecine, la révolution de la e-santé continue sa progression. Mais selon les spécialistes participant à la conférence e-Santé 2015 organisée par CCM Benchmark le 7 avril, le patient doit rester au centre des développements et des préoccupations, avec le concours de tous les acteurs impliqués.

Il convient de différencier le gadget de l’objet connecté qui a une véritable utilité médicale.

La révolution de la

e-santé est en pleine progression, avec une croissance exponentielle d’

applications, objets connectés  et offres de plateformes et services. Et cela sans parler de la

télémédecine dont le développement en France est plus timide que dans les pays anglo-saxons.Du coup, plusieurs questions sont récurrentes et notamment celle de l’utilisation et surtout de la vraie utilité de ces outils et dispositifs, de la multiplication des données en circulation et de la sécurité de ces données personnelles, notamment du Big Data. Ces points ont été discutés par des experts d’origines très diveres lors des séances du matin de la conférence e-Santé 2015 organisé le 7 avril par CCM Benchmark.La e-santé au service du patientLa transformation digitale touche tous les secteurs économiques et la santé n’est pas une exception. Et pour que la e-santé soit utile et pertinente, il est essentiel de travailler en équipes pluridisciplinaires pour pouvoir produire des outils innovants. Le modèle économique, le design, l’ergonomie, la facilité d’utilisation, la sécurité des données sont en effet quelques-uns des facteurs à prendre en considération “pour arriver à proposer des outils allant dans l’intérêt du patient“, selon Vincent Varlet, Directeur exécutif marketing et formation de Novartis.  L’utilité médicale de l’objet connectéIl en est de même pour les objets connectés dont le vrai intérêt est de permettre un meilleur suivi du patient et une meilleure prise en charge de sa pathologie. Ainsi, il convient de différencier le gadget de l’objet connecté qui a une véritable utilité médicale et qui, selon le Dr Nicolas Postel-Vinay (Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris /

Automesure.com), doit remplir plusieurs conditions comme :- La bonne qualité du capteur.- La pertinence médicale des données enregistrées.- L’adaptation du contexte et des modalités des mesures aux différents types de patients, avec des algorithmes performants pour bien interpréter les données.- L’approbation de l’ergonomie et du design par le patient et par le médecin.- La réalisation de tests sur une population pour mesurer l’utilité réelle.Qu’il s’agisse d’une application ou d’un objet connecté, “ces préalables sont essentiels pour assurer sa performance et pour prouver son intérêt pour la santé et pour le patient“, ajoute le Dr Postel-Vinay.La télémédecine progresse moins viteEn France, la télémédecine se développe bien moins rapidement que dans les pays anglo-saxons. Les raisons sont multiples mais ont été mises en avant les difficultés à obtenir les résultats des premières expérimentations pilote, la régulation, la réglementation et le financement. Parmi les projets les plus avancés on dénombre la télésurveillance en cardiologie des pathologies lourdes comme

l’insuffisance cardiaque ou les patients portant un appareillage, ou encore la télésurveillance des patients avec une

apnée du sommeil  bénéficiant d’une machine de ventilation à pression positive continue pendant la nuit.Là encore, le patient est et devra rester le centre des préoccupations de la télémédecine.La santé communautaire et collaborative au service des patientsUne table ronde a mis en avant le rôle très important des réseaux sociaux, des forums de santé et des communautés de patients sur le web pour soutenir d’autres patients et valoriser leur expertise.Selon Giovanna Marsico, Directrice de

Cancer Contribution, “les patients sont beaucoup plus disciplinés et informés qu’on ne le pense“. Car même si la modération des forums est assurée par des bénévoles experts, les participants sont “en règle générale assez regardants en ce qui concerne la pertinence des échanges. Il faut arrêter de croire que les patients qui échangent des expériences sur Internet disent souvent des bêtises“, ajoute Laure Guéroult-Accolas, Présidente de

Mon réseau cancer du sein .Les patients participant à ces forums et réseaux contribuent, par leur retour d’expériences, au développement de compétences d’autres patients atteints de maladie chronique. Cette interaction rend les patients plus responsables et plus autonomes, les invite à participer pleinement à leur parcours de soin, c’est-à-dire à leur empowerment (de l’anglais qui dans ce contexte signifie la prise de contrôle sur sa maladie NDR).Plus encore, les échanges sur ces réseaux et forums participent à la formation des patients experts, tel qu’il est démontré par l’

Université des patients, fondée par Catherine Tourette-Turgis dans le but de reconnaître l’expérience et l’expertise des malades. Son succès est reconnu au point que l’Université propose des formations en présentiel ou à distance bénéficiant de diplômes et certificats universitaires.Ainsi, la révolution de la e-santé doit et devra continuer à être centrée sur l’intérêt des patients pour garder son sens.Dr Jesus CardenasSource : Conférence e-Santé 2015 organisée à Paris le 7 avril 2015 par CCM Benchmark.

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