À l’occasion de la sortie de La Ballade de Buster Scruggs ce 16 novembre sur Netflix, AlloCiné passe en revue les personnages phares de la filmographie des frères Coen.
1. Buster Scruggs (La Ballade de Buster Scruggs, 2018)
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Ce cow-boy sympathique est le héros de la première histoire du film à sketches La Ballade de Buster Scruggs. Dès sa première apparition, il se déplace à cheval avec un air serein et chante en s’accompagnant de sa guitare. Recherché dans le Far West mort ou vif, il ne semble pas inquiet de sa situation. Et pour cause : il manie le revolver comme personne. Buster Scruggs ne manque pas d’humour et prend tout à la légère, même les duels au pistolet.
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Buster Scruggs (La Ballade de Buster Scruggs, 2018)
Ce cow-boy sympathique est le héros de la première histoire du film à sketches La Ballade de Buster Scruggs. Dès sa première apparition, il se déplace à cheval avec un air serein et chante en s’accompagnant de sa guitare. Recherché dans le Far West mort ou vif, il ne semble pas inquiet de sa situation. Et pour cause : il manie le revolver comme personne. Buster Scruggs ne manque pas d’humour et prend tout à la légère, même les duels au pistolet.
Le choix du casting : Tim Blake Nelson n’est pas un inconnu des frères Coen. L’acteur a déjà tourné avec eux dans le film O’Brother sorti en 2000. Dans ce road movie très librement inspiré de l’Odyssée, le comédien interprétait le personnage de Delmar, un prisonnier simple d’esprit qui s’évadait. Aujourd’hui avec Buster Scruggs, Tim Blake Nelson ouvre le film avec un nouveau personnage attachant.
Marge Gunderson (Fargo, 1995)
Une femme flic du Minnesota, très déterminée et…très enceinte. Plongée dans une histoire tordue et sordide, Marge détonne par son positivisme et son détachement. Ni blasée, ni insensible, elle suit l’enquête méticuleusement. Les frères Coen aiment amener leurs personnages là où on ne les attend pas, avec Marge Gunderson, c’est son éternelle constance qui fait d’elle un personnage si marquant et si surprenant. Loin des clichés de la surémotivité hormonale des femmes enceintes, Joel et Ethan réussissent à créer un personnage familier hors du commun.
Le choix de casting : Frances McDormand est une inconditionnelle des frères Coen. Sur le tournage de cinq de leur film (Burn After Reading, The Barber : l’homme qui n’était pas là…), son rôle dans Fargo lui vaut l’Oscar de la meilleure actrice. Un Oscar bien mérité puisqu’elle parvient à trouver l’équilibre entre banalité rurale et fine sagacité, accent du Minnesota en prime.
Jeffrey “The Dude” Lebowski (The Big Lebowski, 1998)
Un type en bermuda, robe de chambre et sandales en plastique dont le laisser-aller hors du commun, au lieu d’être une banalité, est plus décadent que possible. Pousser le familier à l’extrême pour le rendre aussi décalé qu’improbable est une spécialité des frères Coen ici exécutée avec brio. Le “Dude”, incarnation du cocktail bowling/russe blanc, n’est autre qu’un chômeur victime de son homonymie avec un milliardaire. C’est une illustration vivante de l’absence de stress confrontée aux pires sources d’angoisses : otage, missions périlleuses ou encore menaces de mort. Derrière son air insipide et insouciant se cache un intellect plutôt développé et un sens des réalités, certes particulier, mais loin d’être insensé.
Le choix de casting : C’est la première apparition de Jeff Bridges dans un film des frères Coen. L’expérience réussie à pousser les deux réalisateurs à collaborer une nouvelle fois avec l’acteur pour True Grit. Jeffrey Bridges est un parfait “Dude”, à la fois crédible et incroyable. À savoir : Depuis 2001, des fans organisent des Lebowskifest pour visionner le film, jouer au bowling et ingérer des litres de russes blancs. En tout, ce sont 21 réunions officielles qui ont réuni des milliers de fans à travers les États-Unis et le monde !
H.I. “Hi” McDonnough (Arizona Junior, 1986)
“Hi” est un ex-malfrat spécialiste du hold up de supermarché rangé depuis son mariage avec une policière. Des idées loufoques et improbables, des stratégies d’un non-sens extraordinaire, l’idiotie de “Hi” ne semble jamais s’arrêter. Sa volonté et son bon cœur n’y font rien : il est bête. Commun et rural, il se fait le représentant d’une population de l’Amérique profonde chère aux frères Coen. Arizona Junior ne reste pas une simple comédie parce que le burlesque et le fantasque sont poussés au-delà des frontières de l’imaginable. La bêtise de Hi n’est pas ridicule, elle est hallucinante.
Le choix de casting : Avec Nicolas Cage, le choix des frères Coen peut paraître surprenant vu l’extrême écart entre le rôle de Hi McDonnough et le reste de la filmographie de l’acteur. Mais les réalisateurs aiment apparemment prendre des paris et ils remportent celui-ci haut la main.
Charlie Meadows (Barton Fink, 1991)
Avant le psychopathe taciturne de No Country for Old Men – Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme, les frères Coen avaient donné dans le psychopathe affable. Charlie Meadows est le voisin envahissant et affectueux de Barton Fink. Mais c’est aussi le “Munt”, hurlant et imperturbable, tueur en série fou dangereux et recherché par la police qui embarque Barton dans un de ses crimes vexé que celui-ci se soit plaint qu’il faisait du bruit…
Le choix de casting : John Goodman, du grand art ! On est habitué a le voir chez les frères Coen (The Big Lebowski, O’Brother, Le Grand saut, Arizona Junior et Barton Fink) et on comprend aisément cette fidèle collaboration quand on voit la manière impressionnante dont l’acteur s’accapare du personnage de Charlie Meadows.
Gaear Grimsrud (Fargo, 1995)
Versant ici dans l’exécutant, hors des limites de la notion de scrupules ou d’éthique, le meurtre semble être pour Gaear Grimsrud à la fois la réponse à toute question et l’unique mode de communication humain. Sombre idiot et coéquipier acerbe, Gear Grimsrud atteint son sommet dans l’extraordinaire manière dont il se débarrasse du corps de sa dernière victime. Précision pour ceux qui ne l’ont pas vu : il est question d’une broyeuse à bois, âmes sensibles s’abstenir…
Le choix de casting : Peter Stormare a joué, pour le moment, dans deux films des frères Coen et fait partie, dans les deux cas de l’escouade d’abrutis de “méchants” dont les frères réalisateurs sont friands et il se prête au jeu avec grand succès.
Anton Chigurh (No Country for Old Men, 2007)
Si effrayant qu’on l’assimile à une incarnation de la mort, Anton Chigurh est un meurtrier psychopathe flegmatique à la coiffure improbable. Si tant de gens s’attardent sur sa coiffure, réalisateurs et acteur compris, c’est parce qu’elle est la parfaite image de ce que reflète le personnage dans son ensemble : quelque chose de dérangeant, pas à sa place, intrigant et pratiquement inhumain. Cette machine à tuer prend forme humaine sous le pinceau des frères Coen qui rendent admirablement le personnage d’origine du livre de Cormac McCarthy.
Le choix de casting : Javier Bardem créé la surprise dans ce film. Méconnaissable, il avouera en conférence de presse avoir lui même failli vomir en voyant les plateaux de tournages couverts de (faux) sang après son passage. Non habitué des frères Coen, non habitué des rôles de méchant ou de fou, Javier Bardem trouve pourtant chaussure à son pied dans ce rôle de tueur en série psychotique. Il obtient, pour ce film, l’oscar du meilleur second rôle.
Shérif O’doole (Miller’s Crossing, 1990)
Loin des délires comiques de leur précédent film, Ethan et Joel Coen signent ici un film noir où il est question de gangster et de mafias. Cependant, même dans leurs films les plus sombres, ils ne manquent jamais d’ajouter une touche comique qui semble être là pour relativiser le drame. Ici, le chef de la police O’doole, remplit cette fonction. Opportuniste et sans scrupules, O’doole est un shérif aux ordres du réel chef de la ville, la mafia, qui n’hésite pas a jurer fidélité au plus offrant. Sa flagornerie versatile rend grotesque ces changements de bords et illustre à merveille la faiblesse humaine que les frères Coen se plaisent à dépeindre.
Le choix de casting : Thomas Toner, pratiquement inconnu des écrans, arrive en quelques apparitions à nous livrer un shérif à la mesure de nos attentes. Très proche de la vision cynique de l’homme propre aux frères Coen, il nous vole un sourire à chacune de ses scènes.
Barton Fink (Barton Fink, 1991)
Sûr de son génie et si peu sûr de lui, Barton Fink est un poète tourmenté, timide et banal. Il vit le dilemme de la créativité aux prises avec la réalité, enfin du moins avec la réalité d’un film de Joel et Ethan Coen. Barton Fink cumule l’ensemble des clichés de l’écrivain poète : imbu de lui-même et mal à l’aise en société, le personnage sort pourtant des affres de la banalité par une présence physique troublante et une psychologie proche de la maniaco-dépression. Barton Fink n’est pourtant pas fou et voilà certainement ce qui le rend si fascinant. C’est simplement un humain, avec ses faiblesses et ses préoccupations.
Le choix de casting : Assez extraordinaire dans ce rôle, John Turturro a reçu la palme du meilleur acteur au festival de Cannes de 1991 (le film a remporté la palme d’or, Joel et Ethan Coen ont reçu, eux, la palme de la meilleure mise en scène). Le personnage a été créé par les Coen avec à l’esprit John Turturro pour l’incarner.
Ed Crane (The Barber : l’homme qui n’était pas là, 2001)
L’homme qui n’était pas là, le fantôme, l’inutile : Ed Crane est un faible 100% pur jus. Taciturne et indolent, il va là où le vent veut bien le porter et tente vainement de faire quelque chose de sa vie. Sans ambition, il s’attache pourtant à des projets tous plus ambitieux les uns que les autres en pensant qu’ils combleront son manque d’intelligence. Paradoxalement, il est le narrateur alors que son personnage est quasi muet. Sa vie est vide de sens et il a beau vouloir en créer tout semble s’acharner contre lui pour qu’il ne puisse pas y parvenir.
Le choix de casting : Billy Bob Thornton, que l’on retrouve avec les frères Coen dans Intolérable cruauté, semble né pour incarner des personnages muets. Il ne perd ni sa crédibilité ni sa profondeur jouant pourtant un personnage pratiquement sans dialogues ni expressions.
Bernie Bernbaum (Miller’s Crossing, 1990)
Dans Miller’s Crossing, aucun personnage n’agit pour autre chose que pour son intérêt personnel. Si le shérif O’doole joue le côté comique de cet opportunisme, Bernie Bernbaum joue son côté pervers. Bernie est tout en haut de l’échelle des manigances et des manipulations alors qu’il est tout en bas de la hiérarchie du monde de gangsters du film. Piètre magouilleur, il achète sa vie au pris de n’importe quelle bassesse et abuse ses “amis” pour renflouer son capital. Lâche et médiocre, sa petite tête de malfrat prend des airs de maestro du brigandage alors que ni sa situation ni sa vie ne dépendent vraiment de lui.
Le choix de casting : John Turturro, ici pour la première fois avec les frères Coen, est des plus convaincant dans ce personnage. C’est le début pour lui de la perversion qu’il tournera à un inimaginable extrême dans son interprétation du Jésus dans The Big Lebowski.
Osbourne Cox (Burn After Reading, 2008)
Sorte de point noir de la CIA, Osbourne Cox est transferé dans un poste placard pour un “problème de boisson” et se fait, d’un autre côté, vastement manipuler par sa femme. Dans le même temps, il est confronté, dans une histoire de chantage, à une bande d’incomparables idiots d’un club de gym et c’est l’occasion pour lui de passer ses nerfs sur eux. Aussi vulgaire que présomptueux, sa vie cauchemardesque lui devient insupportable et le rend odieux. Effaré de la bêtise des gens auxquels il a affaire, il met de côté sa propre idiotie et tente, en vain, de ne pas verser dans la folie meurtrière.
Le choix de casting : John Malkovich en toute “finesse” et “élégance”… Le casting de Burn After Reading (Brad Pitt, George Clooney…) est une farandole de contre-emplois et le rôle de John Malkovich est une des grandes réussites des frères Coen à ce jeu. Si on a déjà vu John Malkovich autant dans des drames que dans des comédies, on l’a rarement vu aussi vulgaire et épileptique.
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Larry Gopnik (A Serious Man, 2010)
Même s’il tente de faire revenir les choses dans une sorte de normalité, Larry Gopnik semble submergé par son destin. Il essaie, en vain, de déchiffrer les “messages” que lui envoie “Hachem” et rend palpable la question favorite des films des Coen : tout cela a-t-il un sens ? Cela n’a pas d’importance, en tout cas pour les réalisateurs, puisque dans la vie comme dans leur film il ne s’agit pas d’être sensé.
Le choix de casting : Michael Stuhlbarg est un acteur de théâtre réputé sur les planches de New York. Les frères Coen avaient apprécié la qualité de son jeu et l’ont donc préféré à d’autres acteurs avec qui ils avaient déjà collaboré. Ils pouvait ainsi également renforcer leur volonté de ne pas distribuer les rôles à des acteurs connus du grand public.
Ulysse Everett McGill (O’Brother, 2000)
Plus proche du personnage de bande dessinée que du mythe antique, Ulysse Everett McGill est un détenu surgominé, verbeux, arnaqueur et… chanteur. Une question reste en suspend tout le long de cette comédie : est-ce le plus idiot ou le plus futé de la bande ? Cet entourloupeur du fin fond du Mississipi des années vingt est un mélange de ridicule, de culot et d’astuces médiocres ; le tout habilement mixé derrière un uniforme de bagnard, une moustache à la Clark Gable et de la gomina. Crédule, maniaque et incapable de se battre (physiquement du moins), sa maladresse émeut et sa dérision fait rire.
Le choix de casting : C’est la première collaboration de George Clooney avec Joel et Ethan Coen, et pas la moindre. L’acteur incarne le rôle du héros de pacotille avec justesse et légèreté. La farce sied bien à la star hollywoodienne que l’on retrouve chez les frères Coen dans Intolérable cruauté et Burn After Reading. Plusieurs fois nommé pour ce rôle, George Clooney remporte, pour son interprétation d’Ulysse McGill, le Golden Globe de la meilleur performance d’acteur dans une comédie musicale. Rappelons que toutes les chansons du film sont réellement interprétées par l’acteur.
Creighton Tolliver (The Barber : l’homme qui n’était pas là, 2001)
Creighton Tolliver est un magouilleur à moumoute homosexuel. L’honnêteté du personnage est si peu convaincante qu’on a du mal a penser que le “barber” lui fasse confiance à moins que ce dernier ne soit bête, ce qu’il affirme lui même. Un escroc sans scrupules abreuvant de belles promesses le premier venu pour lui extorquer un maximum d’argent. Conscient de l’importance de l’apparence et de la personnalité dans le commerce, il en joue à outrance pour verser dans la vaste tromperie. À la fois burlesque et loufoque, Creighton Tolliver correspond aux traits comiques les plus récurrents des frères Coen.
Le choix de casting : Jon Polito incarne sans lourdeur et avec juste assez d’emphase le rôle que lui ont confié les deux réalisateurs. On retrouve l’acteur dans quatre autres films des Coen (The Big Lebowski, Le Grand saut, Miller’s Crossing et Barton Fink).
Llewyn Davis (Inside Llewyn Davis, 2013)
Chanteur-guitariste de folk talentueux, Llewyn Davis est un artiste paumé. En quête de reconnaissance, il quitte New-York pour une audition à Chicago. Marque de fabrique des frères Coen, ce personnage de raté qu’ils ont imaginé n’en reste pas moins attachant. Son parcours parsemé d’embûches et de profondes remises en question finit par être inspirant et toucher le public en plein coeur. Par ailleurs, son côté hypocrite et antipathique apporte beaucoup d’auto-dérision à ce fabuleux personnage célébré au 66e Festival de Cannes par le Grand Prix du Jury.
Le choix du casting : Grâce à cette première collaboration avec les Frères Coen et son premier grand rôle, Oscar Isaac est une révélation dans le milieu du cinéma. Incarnant Llewyn Davis dans ce faux biopic, l’acteur réussit à dépeindre parfaitement ce loser magnifique, un chanteur de folk, inspiré notamment de Ramblin’ Jack Elliott et Dave Van Ronk. À noter qu’il interprète lui même les chansons !
Mattie Ross (True Grit, 2010)
La jeune Mattie Ross, âgée de 14 ans, veut venger la mort de son père assassiné par Tom Chaney, malfrat notoire. Elle s’entoure de Rooster Cogburn, le marshal le plus coriace de la région, et du Texas ranger LaBoeuf pour traquer Chaney réfugié en territoire indien choctaw. Très mature pour son âge, la jeune fille montre une force de caractère incroyable, un franc parler dévastateur et une maîtrise psychologique à faire peur. Jamais dans l’excès, Mattie offre aussi des moments plus doux grâce à sa maladresse et sa relation touchante avec ses deux protecteurs de coeur.
Le choix du casting : Choisie parmi 15 000 postulantes, Hailee Steinfield est la révélation de True Grit et voit sa carrière au cinéma et dans la chanson lancée grâce à ce rôle de Mattie Ross. Son interprétation, unanimement saluée, lui a valu une nomination aux Oscars comme meilleure actrice dans un second rôle. Par ailleurs, les frères Coen retrouvent Jeff Bridges et Josh Brolin dans ce superbe western adapté du roman de Charles Portis et devenu leur plus gros succès financier.
Eddie Mannix (Ave, César !, 2016)
Eddie Mannix exerce la profession disparue de “fixeur” pour un studio de cinéma. Il règle tous les problèmes des stars embauchées afin de ne pas ternir l’image du studio. Il gère et manipule les journalistes prêts à tout pour divulguer la vérité sur les gros problèmes de Baird Whitlock (Georges Clooney), l’acteur principal de leur prochaine superproduction. Malin et déterminé, son personnage s’inspire du vrai chef de production Eddie Mannix. Il reste beaucoup plus sage que l’original, et se permet des frasques uniquement lorsque la réputation du studio est en jeu.
Le choix du casting : Ce n’est pas la première fois que les frères Coen tournent avec Josh Brolin. L’acteur leur doit même une fière chandelle : son rôle dans No Country For Old Men en 2007 a relancé sa carrière. Il a collaboré une seconde fois avec eux dans True Grit où il interprétait le méchant Tom Chaney. Avec Eddie Mannix, Josh Brolin joue un personnage plus léger pour les frères réalisateurs, qui retrouvent par la même occasion d’autres de leurs acteurs fétiches comme Frances McDormand et George Clooney.