Ce soir à minuit dans quelques salles, et demain partout en France, sort Le hobbit: un voyage inattendu. Le premier volet de ce qui sera une trilogie adaptée du roman Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien et signé Peter Jackson, tout comme Le Seigneur des anneaux. A la fois éblouissant et envoutant, le film ne surprend pourtant pas.

Et c’est reparti pour un tour. Trois plutôt puisque Le Hobbit se déclinera sous forme de trilogie. Peter Jackson a en effet décidé de tirer trois films de ce conte de 400 pages signé J.R.R. Tolkien. Autant pour les trois tomes du Seigneur des anneaux, ce découpage était justifié, autant ici, pour Le Hobbit, la question se pose de l’utilité d’une telle démarche. Alors certes, quand on aime, on ne compte pas. Les fans de l’univers de Tolkien se plongeront avec délectation dans cette histoire qui voit un hobbit et un magicien venir en aide à treize nains qui veulent reconquérir leur royaume. Un voyage à travers les contrées lointaines de la Terre du milieu, qui permet de retrouver au passage quelques figures connues de la première trilogie, Gandalf, Galadriel et Gollum notamment. Les spectateurs qui n’ont lu ni le livre ni vu les premiers épisodes (ce n’est pas indispensable pour la compréhension de l’histoire mais apporte malgré tout un petit plus) découvriront un univers unique, des personnages issus de l’imagination débordante de Tolkien, des elfes, des nains, des orques, des trolls, un dragon, etc. et se rendront compte aussi à quel point Peter Jackson est vraiment un réalisateur brillant.

Alors qu’il avait juré qu’on ne l’y reprendrait plus, Jackson a pris en charge la réalisation de ce Hobbit. Une décision un peu forcée, suite à des péripéties judiciaires et économiques, qui se révèle au final être une bonne nouvelle, mais qui a ses limites. Bonne nouvelle car, faut-il le préciser, Peter Jackson maîtrise son Tolkien sur le bout des doigts. Cinq années voire plus passées sur Le seigneur des anneaux lui ont permis d’explorer l’œuvre du génial écrivain britannique dans ses moindres recoins. C’est donc un terrain connu que le metteur en scène met les pieds avec Le hobbit et par là même, entraîne le spectateur. Jackson confirme qu’il est un conteur d’histoire hors pair, mêlant habilement action et narration tout au long des quelques 2h45 que dure son film. Le choix du réalisateur néo-zélandais atteint cependant ses limites en ce sens qu’il n’apporte pas de véritable nouveauté à cet univers tel qu’il l’a dépeint dans les trois autres films, hormis les péripéties propres au livre adapté.

Le Hobbit aurait peut-être mérité un souffle nouveau, une vision rafraîchie du monde de Tolkien afin de surprendre davantage le spectateur. Sans dénigrer le travail colossal de Peter Jackson et de ses équipes (mention spéciale aux effets spéciaux, éblouissants) et sans vouloir absolument chercher la petite bête, le cinéaste reste dans les sentiers balisés par lui-même de sa Terre du milieu, sans trouver les chemins de traverses qui auraient pu nous emmener un peu plus loin encore. D’autant qu’on sent parfois qu’il étire son récit, plombant son Hobbit de quelques longueurs. C’est l’inconvénient d’avoir voulu faire trois films de Bilbo le Hobbit, là où un seul, voire deux, auraient certainement suffi. Pure logique commerciale, véritable démarche artistique? Réponse avec la sortie des deux volets suivants, en 2013 et 2014, au terme de ce voyage très attendu.

Mittie B Brack News