Des chercheurs français ont testé avec succès une nouvelle approche thérapeutique d’une maladie auto-immune, ouvrant des perspectives très prometteuses pour la prise en charge de ces pathologies.

La

vascularite est une maladie inflammatoire atteignant les vaisseaux sanguins, qui affecte notamment la peau, les articulations, les nerfs et les reins. Il s’agit d’une maladie auto-immune qui peut correspondre à une complication de l’

hépatite C chronique. On estime qu’entre 5 et 10 % des 300 000 patients infectés par le VHC développent cette complication.Il y a plusieurs années, les Prs Patrice Cacoub et David Klatzmann (services des biothérapies et de médecine interne de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris) ont montré que les patients atteints de vascularite induite par l’infection au VHC présentaient un déficit en lymphocytes T régulateurs (Tregs). Or, ces cellules de l’immunité ont pour rôle de prévenir les maladies auto-immunes. Pour guérir les patients dont l’hépatite C s’était compliquée en vascularite, l’approche des chercheurs a donc été de faire remonter le taux de Tregs afin qu’ils jouent pleinement leur rôle. Ils ont pour cela administré de l’interleukine-2 (IL-2), une molécule utilisée en cancérologie, capable de renforcer les lymphocytes T mais dont l’efficacité modeste oblige à utiliser de très fortes doses, malgré les effets indésirables que cela entraîne.La problématique des chercheurs avec les patients atteints de vascularite résultant d’une complication d’une hépatite C était que l’IL-2 agisse exclusivement sur les Tregs et épargnent les Teffs, une autre population de lymphocytes impliquées dans le développement des maladies auto-immunes par leurs attaques sur les tissus sains. Ils ont donc choisi d’administrer de très faibles doses d’IL-2, espérant ainsi ne stimuler que les Tregs.L’essai, publié dans le New England journal of Medicine, a été mené sur 10 patients, qui ont chacun reçu 4 cures de 5 jours d’IL-2 à 3 semaines d’intervalle, à des doses 10 à 20 fois plus faibles que celles habituellement utilisées pour traiter les patients atteints d’un cancer du rein ou d’un mélanome.Après six mois de suivi, les résultats montrent une très bonne tolérance, une stimulation significative des Tregs chez tous les patients, sans activation des Treffs, et surtout une amélioration clinique marquée chez 8 patients.Très enthousiastes, les chercheurs envisagent déjà de recourir à ce type de traitement pour d’autres maladies auto-immunes telles que le lupus, la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques (SEP) ou encore le diabète. Des essais de traitement du diabète de type 1 sont d’ailleurs en cours à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.Amélie PelletierSource– Résultats de l’essai ANRS HC21 VASCULA-IL2. Communiqué conjoint de l’ANRS, du CNRS, de l’Inserm et l’AP-HP, le 30 novembre 2011.- Efficacy of low-dose IL-2 in HCV-vasculitis. New England Journal of Medicine 2011, vol. 365, p. 2 067-77 (

abstract en ligne).Click Here: brisbane lions guernsey 2019

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