Chaque année, un million d’enfants meurent de pneumonie. Pourtant, des vaccins existent contre ce fléau. Mais du fait de leurs prix et de certains effets pervers de l’aide aux pays pauvres, de nombreux pays ne peuvent en acheter. Pour dénoncer cette situation, Médecins sans frontières lance une pétition mondiale pour demander aux laboratoires de réduire le prix de leurs vaccins.
Face à la pneumonie principale cause de mortalité infantile dans le monde, MSF lance une pétition pour demander des vaccins à 5$ par enfants pour les pays pauvres.
Responsable de près d’un million de décès d’enfants chaque année, la
pneumonie est la principale cause de mortalité infantile dans le monde.MSF réclame un vaccin à 5 $ par enfantDans son rapport “
The Right Shot : généraliser l’accès à des vaccins abordables et mieux adaptés“, MSF dénonçait qu’il coûte aujourd’hui 68 fois plus cher de vacciner un enfant, dans les pays les plus pauvres, qu’en 2001. Résultats : de nombreux pays n’ont pas accès aux vaccins les plus récents – les plus chers – comme celui contre les infections à pneumocoque. MSF lance, à l’occasion de la journée mondiale de la pneumonie, une pétition internationale appelant les laboratoires pharmaceutiques Pfizer et GlaxoSmithKline (GSK) à réduire le prix du vaccin contre la pneumonie à 5 dollars par enfant (soit 4,50 € pour les trois doses nécessaires du vaccin) dans tous les pays en développement et pour les organisations humanitaires.
“En tant que médecins, nous avons vu trop d’enfants mourir d’une pneumonie. Tant que tous les pays n’auront pas accès à ce vaccin, nous ne relâcherons pas nos efforts, ajoute le Dr Balasegaram. Nous demandons, aujourd’hui, au plus grand nombre, de rejoindre notre campagne internationale et de signer la pétition afin d’obtenir de Pfizer et de GSK qu’ils baissent le prix du vaccin contre la pneumonie”.Les laboratoires se défendentLancée en 2000, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (Gavi) permet de subventionner les vaccins essentiels dans les 70 pays les plus pauvres. Mais pour les pays “intermédiaires“ non éligibles au programme Gavi, les prix restent difficiles à supporter. De son côté, GSK s’est engagé en 2014, à faire varier les prix sur la base du revenu national de chaque pays et début 2015, à geler les prix des vaccins pour les pays qui ne sont plus éligibles au programme Gavi (du fait de revenu national en hausse). MSF dénonce une opacité des tarifs avec des prix fluctuants dont on ne peut savoir s’ils reflètent ou non les coûts recherche et de production. Caricaturant ces pratiques avec une vidéo humoristique.
Cela reste insuffisant pour MSF réclame “un vaccin à 5 $ par enfant dans les pays en développement et pour les ONG humanitaires“. Pour le Dr Manica Balasegaram, directeur de la Campagne d’accès aux médicaments essentiels (CAME) de MSF, “Les prix pratiqués par Pfizer et GSK pour le vaccin contre la pneumonie sont tels que de nombreux gouvernements et organisations humanitaires ne peuvent pas vacciner les enfants. Après avoir engrangé 28 milliards de dollars depuis les mises sur le marché, nous pensons que GSK et Pfizer peuvent baisser leurs prix, afin que tous les pays en développement puissent protéger leurs enfants contre cette maladie mortelle”.“A quoi bon mettre au point des vaccins aptes à sauver des vies, si les plus vulnérables n’ont pas les moyens de les acheter ?”, conclut le Dr Balasegaram. MSF prévoit de remettre les signatures récoltées aux deux laboratoires à l’occasion de la semaine mondiale de la vaccination en avril 2016. David BêmeSources :Communiqué de MSF- 12 novembre 2015