Le Haut Conseil de la Santé Publique souhaite faire évoluer la législation en matière de vaccination, qu’il juge actuellement “complexe, illisible et inégalitaire“. Parmi les mesures fortes qu’il préconise figurent la gratuité des vaccins et l’ouverture d’un débat sur la suspension du caractère obligatoire des vaccinations.
Le Haut Conseil de la Santé Publique veut rendre caduque l'obligation vaccinale.
Dans un avis rédigé en mars 2014 mais rendu public le 10 septembre, le HCSP rappelle que seules la France et l’Italie font figure d’exception parmi les pays industrialisés en rendant obligatoires certains vaccins. Le vaccin contre la
diphtérie, le
tétanos et la
poliomyélite (DTP) reste en effet le seul à être obligatoire dans l’Hexagone.
Or, ceci soulève deux paradoxes :
– d’autres maladies tout aussi graves que celles ciblées par le DTP ne font pourtant pas l’objet d’une vaccination obligatoire, souligne le HCSP, citant l’
hépatite B et les
infections à papillomavirus. Pour la majorité des gens, professionnels de santé compris, cette distinction entre vaccins obligatoires et vaccins recommandés discrédite ces derniers, jugés moins importants, et suscite l’incompréhension dans le public.
– les obligations actuelles concernent uniquement les enfants mais pas les rappels chez l’adulte, alors que les cas résiduels de diphtérie et de tétanos observés ces dernières années sont tous dus à des manquements à ces rappels.Par ailleurs, le HCSP rappelle que les vaccins administrés chez les enfants associent plusieurs valences, les unes obligatoires, les autres recommandées, ce qui rend difficile voire impossible l’administration des seules valences obligatoires dans le cas où des parents seraient opposés aux vaccins recommandés.Pour le HCSP, il est donc grand temps d’ouvrir le débat sur le maintien ou non de l’obligation vaccinale en population générale. Il en appelle donc aux autorités sanitaires, tout en soulignant que tous les pays qui ont fait le choix d’une suppression du caractère obligatoire de la vaccination affichent un taux de couverture vaccinal supérieur à 90 %.Dans l’hypothèse où l’obligation de vaccination serait maintenue, le HCSP estime fondamental de réviser la liste des vaccins concernés et souhaite être consulté pour avis. Il considère également nécessaire que soient précisées les responsabilités des personnes refusant une vaccination recommandée ainsi que celles du médecin qui ne la proposerait pas.Le HCSP plaide pour une prise en charge complète des vaccinsLe HCSP considère enfin que le dispositif de vaccination est beaucoup trop complexe avec la multiplicité des structures aux statuts et modes de financement différents, inégalitaire avec des offres de vaccins gratuits variables d’un département à un autre, d’un vaccin à un autre ou d’une population à une autre, et enfin illisible dans la mesure où les structures et le niveau de prise en charge financière sont mal connus.Il plaide donc pour une politique vaccinale beaucoup plus volontariste, dont l’organisation simplifiée permettrait un accès plus large de la population : élargissement des lieux de vaccination aux collectivités de vie (écoles, entreprises, maisons de retraite…), gratuité des vaccins, élargissement des compétences vaccinales à d’autres professionnels de santé…Amélie PelletierSource : “
Avis relatif à la politique vaccinale et à l’obligation vaccinale en population générale (hors milieu professionnel et règlement sanitaire international) et à la levée des obstacles financière sà la vaccination“, HCSP, 10 septembre 2014.Click Here: camisetas de futbol baratas